« Cette société du loisir ne sera donc pas celle de la passivité ; les individus, plus encore qu’aujourd’hui, seront l’objet de sollicitations de tous les instants – ils ne pourront plus se passer d’être mis en permanence en demeure d’effectuer des choix -, et les sollicitations auxquelles ils auront répondu, loin de s’accumuler dans l’indifférence, exciteront et réamorceront sans cesse leur imaginaire personnel et social. En revanche, les risques principaux de cette société seront – et sont d’ores et déjà – le conditionnement et la manipulation. Conditionnement et manipulation seront – sont – masqués par l’offre apparente des choix et fonctionneront d’autant mieux – c’est à dire exerceront une contrainte générale d’autant plus forte et inapparente – que les agents sociaux se seront persuadés de leur autonomie par l’étendue de l’offre, la gamme des choix, voire par l’affirmation d’une distance critique. » Paul YONNET, Trail, loisir. Temps libre et lien social, Gallimard, 1999, p.131

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