« On ne saurait accepter une discipline politique, quelle qu’elle soit, et conserver son intégrité d’écrivain.[…]
Devrons-nous conclure que tout écrivain aurait le devoir de se tenir en dehors de la politique ? Certainement pas ! […] Quand un écrivain s’engage dans la politique, il doit le faire en tant que citoyen, en tant qu’être humain, et non pas en tant qu’écrivain.
[…] Quels que soient les autres services qu il devrait rendre à son parti, il ne peut en aucun cas mettre sa plume au service du parti. […] Faut-il en conclure qu’un écrivain devrait éviter d’écrire sur des sujets politiques ? Encore une fois, certainement pas ! Il n’y a aucune raison qu’il n’écrive pas de la façon la plus crûment politique, si c’est là son désir. Seulement il ne peut le faire qu’en qualité d’individu, d’outsider ou, tout au plus, comme un franc-tireur suspect aux yeux de l’état-major, et opérant en marge de l’armée régulière. » George ORWELL, The Collected Essays, Journalism and Letters of George Orwell, Londres, 1968, vol. IV, p. 412.
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