« La France passe pour le paradis des intellectuels et les intellectuels français passent pour révolutionnaires […]. Le dernier article de Jean-Paul Sartre est un événement politique ou, du moins, est accueilli comme tel par un milieu étroit mais assuré de son importance. Les ambitions politiques des romanciers à succès se heurtent aux ambitions littéraires des hommes d’État. Ceux-ci rêvent d’écrire un roman et ceux-là de devenir ministre. […]
Pourquoi tant d’intellectuels détestent-ils – ou s’expriment-ils comme s’ils détestaient – une société qui leur donne un niveau de vie honorable, compte tenu des ressources collectives, ne met pas d’entraves à leur activité et proclame que les œuvres de l’esprit représentent les suprêmes valeurs ? »
Raymond ARON, L’opium des intellectuels (1955), 
Agora, 1986, p. 242-243.
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