« Le paradoxe absolu de l’antiracisme constitué dans la décennie 1980, la contradiction intérieure qui mine son efficacité est qu’il prétend lutter contre le racisme français en détruisant le principe de l’assimilation républicaine, qui avait doté la France – à parler comparativement – d’une remarquable mécanique d’absorption des étrangers qu’elle voulait inclure ou qui souhaitaient s’inclure, mécanique non sans reproches ni ratés sans doute, mais qui avait mis le pays à l’abri des déchirures et des autarcies communautaires à l’américaine, et qui lui avait permis – non sans durs mouvements en retour – d’être à la fois un pays champion de l’immigration et, malgré ces circonstances a priori handicapantes, l’un des moins racistes du monde, pour s’exprimer a minima. » Paul YONNET, Voyage au centre du malaise français. L’antiracisme et le roman national, Gallimard, 1993, p. 8