« Ce que nous appelons d’ordinaire « amis » et « amitiés », ce ne sont que des relations et des fréquentations nouées à la faveur de quelques circonstance ou par intérêt, qui font que nos cœurs s’entretiennent. Mais dans l’amitié dont je parle, ils se mêlent et se confondent l’un en l’autre, dans une unité si parfaite qu’ils effacent et ne retrouvent plus la liaison qui les a unis. Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, sinon en répondant : « parce que c’était lui, parce que c’était moi ». » MONTAIGNE, Les Essais, nouveaux classiques illustrés, Hachette, 1976 p. 57