« Dans une société qui craint le grand âge et la mort, vieillir est particulièrement terrifiant pour ceux qui ont peur de la dépendance et dont la satisfaction personnelle requiert une admiration habituellement réservée à la jeunesse, à la beauté, à la célébrité ou au charme. Les défenses communément utilisées contre les ravages du temps – l’identification à des valeurs artistiques ou éthiques au delà des intérêts immédiats, la curiosité intellectuelle, la chaleur affective et consolatrice que l’on tire de l’évocation des bonheurs passés – sont inutiles à Narcisse. Incapable de puiser quelque réconfort dans l’identification à la continuité historique, il lui est impossible d’accepter le fait qu’une nouvelle génération possède maintenant une bonne partie des précieuses satisfactions que donnent la beauté, la richesse, le pouvoir et, particulièrement, la créativité. » Christopher LASCH, La culture du narcissisme, traduction de l’anglais par Michel L. Landa, Climats, 1979, p. 73.