« Assailli par l’anxiété, la dépression, un mécontentement vague et un sentiment de vide intérieur, « l’homme psychologique » du XXème siècle ne cherche vraiment ni son propre développement ni une transcendance spirituelle, mais la paix de l’esprit, dans des conditions de plus en plus défavorables. Ses principaux alliés, dans sa lutte pour atteindre un équilibre personnel, ne sont ni les prêtres, ni les apôtres de l’autonomie, ni les modèles de réussite du type capitaine d’industrie ; ce sont les thérapeutes. Il se tourne vers ces derniers dans l’espoir de cet équivalent moderne du salut : « la santé mentale ». La thérapie s’est établie comme le successeur de l’individualisme farouche et de la religion. » Christopher LASCH, La culture du narcissisme, traduction de l’anglais par Michel L. Landa, Climats, 1979, p. 40-41.