« N’ayant pas l’espoir d’améliorer leur vie de façon significative, les gens se sont convaincus que, ce qui comptait, c’était d’améliorer leur psychisme : sentir et vivre pleinement leurs émotions, se nourrir convenablement, prendre des leçons de ballet ou de danse du ventre, s’immerger dans la sagesse de l’Orient, faire de la marche ou de la course à pied, apprendre à établir des rapports authentiques avec autrui, surmonter « la peur du plaisir » . Sans danger en tant que telles, ces activités, promues au rang de plan d’action et enrubannées dans la rhétorique de « l’authenticité » et de la « prise de conscience », traduisent un éloignement de la politique et une répudiation du passé récent. […]
Vivre dans l’instant est la passion dominante – vivre pour soi-même et non pour ses ancêtres ou la postérité. Nous sommes en train de perdre le sens de la continuité historique, le sens d’appartenir à une succession de générations qui, nées dans le passé, s’étendent vers le futur. » Christopher LASCH, La culture du narcissisme, traduction de l’anglais par Michel L. Landa, Climats, 1979, p. 31.
Vivre dans l’instant est la passion dominante – vivre pour soi-même et non pour ses ancêtres ou la postérité. Nous sommes en train de perdre le sens de la continuité historique, le sens d’appartenir à une succession de générations qui, nées dans le passé, s’étendent vers le futur. » Christopher LASCH, La culture du narcissisme, traduction de l’anglais par Michel L. Landa, Climats, 1979, p. 31.