« L’idée révolutionnaire ne tire un minimum de substance que d’un état d’inégalité ou d’exclusion spectaculaire. C’est pourquoi elle s’alimente avant tout à la situation du tiers monde, et de ce que nos sociétés importent de tiers monde, les immigrés. Encore faut-il noter, même là, que la référence principale de l’action est celle de l’universalité des hommes, non celle du grand soir ; les principes de 1789, non pas une technique de prise du pouvoir. On mesure à cet accent moral tout ce qui nous sépare du révolutionnarisme des années soixante et soixante-dix, comme si hier avait été brutalement effacé, alors que nous y touchons encore par de si proches souvenirs. » François FURET, « 1789-1917 : « Aller et Retour », Le Débat, n°57, novembre-décembre 1989