« Remettre chaque fois qu’il sera possible, la politique à sa vraie place qui est une place secondaire. Il ne s’agit pas, en effet, de donner à ce monde un évangile ou un catéchisme politique ou moral. Le grand malheur de notre temps est que justement la politique prétend nous munir, en même temps d’un catéchisme, d’une philosophie complète, et même quelquefois d’un art d’aimer. Or, le rôle de la politique est de faire le ménage et non pas de régler nos problèmes intérieurs. J’ignore pour moi s’il existe un absolu. Mais je sais qu’il n’est pas de l’ordre politique. »
Albert Camus, Conférences et discours 1936-1958, Gallimard, Folio, p. 51